L’ÉQUITATION DE DEMAIN SE CONSTRUIT AUJOURD’HUI
L’équitation de demain, en dépassant les pratiques coercitives, s’élève comme un symbole d’harmonie entre l’humain et l’animal. Le cheval, longtemps perçu comme un outil, retrouve sa dignité d’être sensible et intelligent. Ce changement résonne avec l’image d’un partenariat sacré où l’équilibre et la coopération remplacent domination et contrainte. Les traditions anciennes, souvent symboliques dans leur essence, retrouvent ici un sens profond : écouter le cheval pour qu’il exprime sa nature généreuse et performante.
Depuis l’Antiquité, l’équitation a oscillé entre art et domination. Les écuyers de la Renaissance, tels que Pluvinel, prônaient déjà un respect mutuel, tout en utilisant des outils parfois contraignants. Ce paradoxe persista à travers les siècles, marqué par des avancées techniques mais limité par une compréhension lacunaire des besoins et émotions du cheval.
Aujourd’hui, la science équestre, nourrie par les travaux de chercheurs comme Konstanze Krüger ou Andrew McLean, apporte des éclairages essentiels. Les comportements, les signaux subtils, et les réponses cognitives des chevaux révèlent des capacités jusque-là ignorées. Ces découvertes remettent en question des pratiques établies, souvent justifiées par la tradition mais que la science désavoue chaque jour d'avantage.
Dans une perspective alchimique, l’équitation de demain transforme le lien entre cavalier et monture en une quête d’harmonie. Ce processus ne vise pas seulement à modifier les méthodes, mais à élever la relation vers une connexion profonde. L’abandon des systèmes coercitifs agit comme un catalyseur, transmutant peur et douleur en confiance et coopération. Redonnons à la conscience son principe de cause formative en retrouvant la magie de l'instant présent par un contrôle de l'incessante activité mentale spéculative.
Bruce Lipton, en associant biologie et conscience, offre une métaphore éclairante : le cheval, lorsqu’il évolue dans un environnement non contraignant, exprime son plein potentiel, à l’image de l’or extrait d’une matière brute. Cette vision invite à une alchimie relationnelle où science et art s’unissent pour révéler la vraie nature du cheval.
La prise de conscience actuelle marque ainsi une rupture philosophique majeure. L’équitation du futur, en s’appuyant sur les neurosciences et les sciences de l’intelligence animale, rejette toute forme de souffrance justifiée par la tradition ou la quête de résultats. Peter Singer, philosophe éthicien, souligne que l’éthique implique la considération des intérêts de tous les êtres sensibles, une idée au cœur de cette nouvelle approche.
Chaque cavalier se trouve face à une question fondamentale : quelle finalité sert l’équitation ?
En plaçant l’épanouissement du cheval au centre des actes équestres, cette pratique renouvelle ses objectifs. Ainsi décuplons-nous la générosité et les performances des chevaux, telle une conséquence naturelle d’une relation basée sur l'intelligence et le respect.
Les neurosciences et la zoosémiotique, en étudiant les capacités cognitives des chevaux, révolutionnent l’équitation contemporaine. Les travaux de Jaak Panksepp sur les émotions animales montrent que le cheval ressent des états affectifs complexes, souvent influencés par la qualité de son interaction avec le cavalier.
Konstanze Krüger, pionnière de la recherche sur la cognition équine, met en évidence les compétences sociales et mémorielles des chevaux. Leur capacité à interpréter les micro-signaux corporels du cavalier dépasse les attentes traditionnelles. En intégrant ces découvertes, l’équitation cognitive propose des méthodes non coercitives, basées sur une communication subtile et mutuellement bénéfique.
La biomécanique équestre, explorée par des spécialistes comme le Dr Jean-Marie Denoix, éclaire les effets des outils et des postures sur le corps du cheval. L’utilisation de matériels inadaptés, souvent banalisée, provoque des déséquilibres musculaires et des douleurs chroniques. De nombreuses pathologies s'avèrent ainsi fabriquées artificiellement par la répétition de gestes et de pratiques traumatisantes erronés. Une observation minutieuse des effets de chaque équipement s’impose à chaque cavalier pour garantir le confort et la santé de l’animal.
L'anthropomorphisme ne présente de raison que dans ce contexte. Car un matériel que nous estimons traumatisant pour nous le sera également pour le cheval. Il présente la même sensibilité épidermique et charnelle que les humains. Stop aux muserolles serrées, aux noseband qui verrouillent et traumatisent les bouches des chevaux.
L’équitation du futur, en s’appuyant sur ces analyses, valorise un travail respectant les chaînes musculaires et les amplitudes naturelles. Cette approche, loin d’un retour à une simplicité naïve, conjugue tradition et modernité pour optimiser le bien-être et les performances.
L'Equitation de Tradition Française retrouvera alors ses lettres de noblesses, lui conférant une nouvelle modernité établie sur les lois universelles et scientifiques et non sur des principes exclusivement mécanistes.
L’équitation cognitive enseigne au cavalier à lire et interpréter le langage corporel du cheval. Chaque mouvement, chaque tension musculaire ou oreille pivotée, transmet un message.
Cette grammaire relationnelle repose sur l’attention et l’adaptabilité, piliers d’une équitation éthique et performante.
La pleine conscience, en équitation, recentre l’attention sur l’instant présent. Mark Rashid, dans ses écrits, décrit une approche où cavalier et cheval s’accordent dans un état de présence totale. Ce mode de relation, loin des objectifs compétitifs, ouvre un espace de coopération intuitive, où l’intelligence et la générosité du cheval se déploient naturellement.
L’équitation du futur, en intégrant science, philosophie et spiritualité, réinvente la relation homme-cheval. Chaque cavalier, en abandonnant les pratiques coercitives et en adoptant une approche basée sur la compréhension et le respect, participe à cette transformation. Cette voie, éclairée par les témoignages et les résultats, appelle à une prise de conscience collective : avant, nous ignorions ; aujourd’hui, nous savons. L’outil se trouve entre les mains de chacun. Cela commence maintenant, avec ou sans mors au choix mais sans coercition d'aucune sorte !
40 années de pratique de l'équitation jusqu'à la Haute-Ecole, autant d'années d'étude des neurosciences et des sciences de l'esprit, de développement et d'expérimentation du langage équestre binaire cognitif associé à des enseignements séculaires de pleine conscience et co-fondateur de Equisauve (association de protection des chevaux) avec le sauvetage de nombreux équidés en souffrance psychologique et physique m'ont conféré une expérience et un regard unique sur les chevaux.
C'est cette expérience que je partage avec les cavaliers par une formation spécifique.
Ouvrez votre esprit et votre conscience pour l'amour de la plus noble conquête de l'homme et de l'équitation.
Francis Stuck
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