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Les lois d’interactions morphiques et l'équitation

Les lois d’interactions morphiques, concept central dans les travaux de Rupert Sheldrake (A New Science of Life), révèlent une architecture invisible régissant les connexions entre les éléments de l’univers. Chaque pensée, action ou intention, émise dans le champ morphique, active une polarité : le positif s’amplifie par résonance, tandis que le négatif attire des forces d’opposition. Cette dynamique rappelle le Yin et le Yang de la philosophie chinoise, symboles d’interaction des opposés dans un mouvement perpétuel d’équilibre.

Dans ce cadre, le positif ne se contente pas d’exister ; il rayonne, s’étend et invite à la potentialisation collective. Par contraste, les forces négatives, lorsqu’émises, se propagent en spirale descendante et retournent, renforcées, vers leur source. Marcus Aurelius écrivait : « L’âme se teinte des couleurs de ses pensées. » Ce symbole suggère une loi d’écho universel, où chaque acte colore le champ qui l’entoure et façonne l’expérience future.

Les principes d’interaction des polarités traversent l’histoire des pensées philosophiques. Pythagore, dans ses études sur les nombres, identifiait déjà une relation profonde entre harmonie et opposition. Plus tard, Isaac Newton formulait les lois de l’attraction gravitationnelle, établissant un modèle où chaque force génère une action réciproque. Ces notions, bien qu’applicables au monde matériel, s’étendent aux champs énergétiques et psychiques.

Au XXème siècle, Sheldrake proposa une formalisation des champs morphiques, ces structures immatérielles reliant les êtres et les événements. Ces champs, loin d’imposer un déterminisme rigide, créent une expansion dynamique favorisant la créativité et l’innovation. En dépassant les modèles mécanistes, Sheldrake ouvrit un nouveau champ de réflexion, où la vie interagit avec des lois créatrices en perpétuel mouvement.

L’alchimie, dans ses travaux sur les éléments et la matière, décrit des principes analogues aux lois morphiques. Paracelse, pionnier de l’alchimie médicale, associait chaque élément naturel à une polarité active ou passive. Le feu et l’eau, par exemple, illustrent cette tension complémentaire, nécessaire à toute transformation.

Dans l’œuvre alchimique, le positif, symbolisé par le soleil, favorise l’expansion et la lumière, tandis que le négatif, souvent représenté par Saturne ou le plomb, exerce une pression transformatrice. Ce jeu de polarités, loin de s’annuler, engendre une ascension vers l’aurum philosophicum. Ainsi, les pensées et actions positives, telles des rayons solaires, éclairent et enrichissent, tandis que les actions négatives renforcent les forces d’inertie ou de destruction. Comme le résumait le Kybalion : « Le Tout est Mental. »

Les lois morphiques impliquent une responsabilité éthique profonde. Emmanuel Lévinas, dans sa réflexion sur l’altérité, souligne la résonance des actes humains sur autrui et sur l’ensemble de l’univers. Dans cette perspective, chaque pensée, chaque action, contribue à l’équilibre ou au déséquilibre du monde. Spinoza, dans son Éthique, montre que le Conatus, cette force intérieure propre à chaque être, favorise la persévérance dans l’existence et s’aligne sur les forces créatrices lorsqu’il s’appuie sur des intentions positives.

Les pensées négatives, quant à elles, déclenchent des champs d’opposition qui retournent à leur émetteur. Ce phénomène, souvent nommé « loi du retour », fonctionne comme une loi d’interaction. Gandhi soulignait ce principe par ces mots : « L’homme devient ce qu’il pense. »

Les lois morphiques se modèlent également par des équations mathématiques et des principes physiques. Les champs de force, tels que décrits par James Clerk Maxwell dans ses travaux sur l’électromagnétisme, illustrent des interactions semblables. Une charge positive, lorsqu’introduite dans un champ, attire d’autres charges positives et crée une amplification du potentiel. À l’inverse, une charge négative active une force de répulsion.

Ce mécanisme reflète les lois de polarité dans les champs morphiques : les pensées positives génèrent une expansion exponentielle, tandis que les pensées négatives se heurtent à des forces d’opposition qui, loin de s’annuler, se renforcent par rétroaction. Cette dynamique rejoint les travaux récents en physique quantique, où les particules interagissent selon des corrélations non locales, explorées par Alain Aspect.

Les lois morphiques, en révélant les interactions subtiles de l’univers, ouvrent un chemin vers une connaissance de soi et une compréhension des forces qui nous traversent. Découvrir ces lois et s’y aligner ne relève pas d’une quête intellectuelle isolée, mais d’une pratique consciente et éthique. Chaque pensée, chaque action s’inscrit dans un réseau d’interactions, où la polarité choisie détermine l’impact sur l’ensemble.

Le travail d'alchimie des voies internes par les exercices de contrôle du mental et des émotions représente ainsi le préalable opératif à toute compréhension de ce sujet. En comprenant les lois morphiques, chacun peut participer à une œuvre individuelle et collective de transformation et de résonance universelle.

Ralph Waldo Emerson disait :

« Chaque pensée émet une vibration, chaque vibration retourne à son origine. »

Par leur structure de conscience non spéculative, les animaux en général et les chevaux en particulier accèdent aux informations du champ morphique et plus spécifiquement ceux qui concernant leur environnement direct ainsi que ceux des Êtres qu'ils côtoient tout au long de leur existence.

Car notre schéma de spéculation mentale permanente nous empêche d'accéder à cette source inépuisable d'informations. Le flux incessant de nos pensées forme un nuage qui opacifie notre accès.

Les animaux et les chevaux qui vivent dans la quiétude du silence mental, ont accès librement à ces champs.

Voilà donc pourquoi l'équitation et la relation aux chevaux passe normalement par ce préalable d'apprentissage du contrôle du mental et des émotions.

Ainsi apprenons-nous à aligner notre conscience sur celle des chevaux et nous créons une passerelle permettant de communiquer avec eux de manière intelligente et intuitive.

Les grands écuyers pratiquaient cela, certains de manière innée et d'autres par un travail alchimique ou spirituel parallèle à leur art.

A défaut, nous restons des marionnettistes qui passons à côté de l'essence même de la relation avec les chevaux et nous nous privons d'un enseignement majeur qui donne un sens à la vie.

Comprenne qui pourra.


Francis STUCK



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