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L'alchimie équestre, une transmutation de l'Être

Dans la symphonie silencieuse qui s'établit entre l'homme et le cheval, se révèle une alchimie ancestrale, un dialogue sans mots où se rencontrent deux consciences. La pratique de l'équitation consciente, loin d'être un simple exercice technique, s'inscrit dans une tradition transformative qui fait écho aux principes millénaires de l'art alchimique.

"Tout comme l'alchimiste cherche à transformer les métaux vils en or, le cavalier travaille à transformer un cheval brut en un être raffiné, réactif et harmonieux."

Cette transmutation ne s'opère jamais à sens unique. Dans le creuset du manège, c'est le cavalier lui-même qui se trouve profondément métamorphosé. Car comme nous le révèle la sagesse équestre :

"La construction d'une alchimie authentique et réelle par un langage non verbal ne s'avère possible qu'à la condition de modifier son propre état de perception et de conscience."

L'art équestre, dans sa quintessence, réalise ce que les anciens alchimistes nommaient la "coincidentia oppositorum", la réconciliation des opposés. Cette harmonisation se manifeste dans chaque foulée, chaque transition, chaque demi-arrêt où s'équilibrent des forces apparemment contradictoires : puissance et délicatesse, fermeté et souplesse, liberté et contrôle.

Le laboratoire vivant de cette pratique devient le théâtre où les quatre éléments primordiaux dansent leur chorégraphie éternelle, la terre dans l'ancrage et l'assiette, l'eau dans la fluidité des mouvements, l'air dans la légèreté aspirée, et le feu dans l'impulsion canalisée.

L'équitation consciente constitue un véritable laboratoire alchimique où "l'art équestre peut être compris comme une forme d'alchimie pratique, où le laboratoire est le manège, les matières premières sont le cheval et le cavalier, et l'œuvre finale est cette fusion harmonieuse entre deux êtres."

Cette vision fait résonner avec une profondeur nouvelle les mots du maître Nuno Oliveira, pour qui "l'équitation est l'art de garder un cheval entre le ciel et la terre", une formulation qui évoque irrésistiblement l'axiome hermétique "ce qui est en bas est comme ce qui est en haut".

Dans ce dialogue silencieux avec l'animal, le cavalier conscient devient l'artisan de sa propre transformation, appliquant instinctivement les lois universelles que les alchimistes codifiaient dans leurs grimoires : causalité, attraction, compensation. Chaque intention génère un effet, chaque énergie attire sa résonance, chaque effort appelle sa récompense.

Comme le rappelle avec justesse la tradition :

"Tant l'alchimie que l'équitation comportent une dimension initiatique. Dans les deux cas, l'apprentissage ne peut se faire uniquement par les livres mais nécessite la transmission directe d'un maître à un élève."

Au terme de cette quête partagée, cavalier et monture s'élèvent ensemble vers un nouvel état d'être, incarnant cette vérité fondamentale :

"Le langage équestre conscient représente une véritable école pratique d'application des lois universelles. En nous enseignant à affiner notre conscience, à maîtriser nos énergies et à communiquer au-delà du visible, le cheval nous prépare à devenir des co-créateurs conscients de notre réalité..."

Ainsi, dans le manège comme dans l'athanor, s'accomplit le Grand Œuvre, cette transformation intérieure qui transmue le plomb de nos limitations en l'or d'une conscience élargie, révélant que le véritable alchimiste n'est autre que celui qui, dans la relation à l'autre, découvre et transforme sa propre nature.


Francis STUCK


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