Conscience, langage équestre et éthologie
- Francis Stuck
- 10 nov.
- 2 min de lecture
Dans le domaine du langage équestre, comme dans toute relation interespèce, la conscience constitue le socle invisible.
Elle conditionne la nature, la cohérence et la profondeur du dialogue instauré entre l’homme et le cheval.
Si l’éthologie et le comportementalisme décrivent les effets observables, postures, réponses motrices, réactions émotionnelles, comportements, ils ne s’intéressent que rarement à la cause formative, c’est-à-dire à la structure consciente qui précède et produit ces manifestations.
Or, un traumatisme, qu’il soit équin ou humain, altère la conscience avant d’altérer la conduite. Il ne produit pas toujours de signe visible immédiat, mais crée une modification souterraine du rapport au monde, une déformation de la phénoménologie vécue. Ainsi, un cheval apparemment calme peut, selon la situation, manifester subitement des comportements incohérents, car son champ de conscience demeure fragmenté par une mémoire non intégrée.
Or, à l'instar des humains, chaque cheval représente une entité individuelle avec sa propre expérience phénoménologique qui aura façonné sa conscience.
De fait, quand bien même les lignes directrices comportementales d'espèce et de genre sont désormais clairement identifiées, chaque cheval représente une personnalité individuelle spécifique et ne peut être appréhendée de manière générique.
Mon expérience du sauvetage de nombreux chevaux martyrs (Association EQUISAUVE) augmenté du travail de remise en confiance et d'éducation de nombreux chevaux présentant des dysfonctionnements comportementaux m'ont confirmé cette réalité qui échappe malheureusement à la plupart des cavaliers, écuyers et scientifiques.
Cela revient à résoudre des équations sans tenir compte des inconnues. Le résultat est obligatoirement faux. En équitation, beaucoup de chevaux présentant des comportements déviants finissent dans un pré, en retraite prématurée car leurs souffrances sont mal identifiées et demeurent non résolues.
Cette compréhension représente le préalable à toute relation. C’est admettre que la véritable communication équestre ne peut se limiter à la lecture des signes extérieurs car elle requiert la reconnaissance de nos propres états de conscience qui interagissent par résonance commune avec ceux du cheval.
Voilà le fondement qui guide mes travaux, mes expérimentations, mes recherches et mes écrits et toute ma réflexion équestre.
Francis Stuck
Auteur du livre "Les fondements de la relation homme-cheval"
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