La conscience, clé de la communication homme-cheval
- Francis Stuck
- 28 juil.
- 4 min de lecture
La communication avec le cheval commence bien avant le premier contact physique. Elle s'initie dans notre propre état d'être, dans cette qualité de présence que nous apportons à la rencontre. Le langage équestre cognitif repose sur la maîtrise consciente de nos états intérieurs, le préalable fondamental.
Le cheval, en tant qu’Être hypersensible doté d'une intelligence émotionnelle remarquable, perçoit instantanément notre niveau de présence. Il détecte par résonance, bien au-delà des apparences, notre état vibratoire, notre cohérence interne et notre authenticité.
Les neurones miroirs jouent un rôle fondamental dans cette communication subtile entre l'homme et le cheval. Découverts initialement chez les primates puis identifiés chez de nombreuses espèces, ces neurones particuliers s'activent aussi bien lorsqu'un individu exécute une action que lorsqu'il observe cette même action réalisée par un autre.
Dans la relation homme-cheval, ce système neuronal crée un pont biologique qui transcende les barrières entre espèces. Lorsque nous sommes en présence du cheval, nos émotions, intentions et états intérieurs génèrent des micro-mouvements corporels, des changements subtils dans notre respiration, notre tonus musculaire et notre regard. Le cheval, grâce à ses neurones miroirs extrêmement développés, capte ces signaux et y répond instantanément.
Cette résonance neuronale explique pourquoi la congruence entre ce que nous ressentons et ce que nous exprimons est si cruciale. Un cavalier qui masque sa peur tout en prétendant être détendu crée une dissonance que les neurones miroirs du cheval détectent immédiatement, provoquant confusion et méfiance.
Plus remarquable encore, cette communication par neurones miroirs fonctionne dans les deux sens. En observant attentivement notre cheval, nos propres neurones miroirs nous permettent de ressentir empathiquement son état interne, créant ainsi une boucle de rétroaction continue où chacun influence l'autre dans une danse neurobiologique fascinante.
Elle explique mécaniquement le principe de résonance comportementale et émotionnelle
Pour établir une communication véritable, nous devons donc d'abord nous accorder à nous-mêmes.
“L'équitation de pleine conscience n'est pas une technique à appliquer sur le cheval, mais un état à cultiver en soi-même.”
Dans la pratique, pour sortir du paradigme mécaniste, nous devons intégrer les points suivants à notre relation au cheval :
La conscience corporelle : Ressentir pleinement notre ancrage, notre verticalité, notre respiration. Le cheval répond à notre organisation posturale avant même que nous formulions une intention. Cela vaut autant à l’arrêt qu’en mouvement.
La conscience émotionnelle : Identifier et réguler nos émotions. Un cavalier qui nie sa peur, sa frustration ou son impatience crée une dissonance que le cheval perçoit immédiatement comme un signal confus. Face à une émotion négative, le cheval réagit toujours par la fuite.
La conscience intentionnelle : Clarifier nos intentions. Une direction mentale précise, visualisée et incarnée devient pour le cheval un guide limpide qu'il peut choisir de suivre. Nous devenons “référent” à ces conditions.
La conscience relationnelle : S'ouvrir à l'état d'être du cheval, à ses besoins, à sa réalité propre. Cette réceptivité transforme le monologue en dialogue.
Lors de notre formation, je vous transmet des outils spécifiques et inédits de contrôle du mental et des émotions. Contrairement aux méditations traditionnelles, il ne s’agit pas de “lâcher-prise” en laissant filer le mental, mais au contraire de contrôle des activités spéculatives afin de recentrer votre action et de focaliser le but. Parmi ces outils spécifiques :
Les respirations conscientes particulières
Les exercices de STOP pour contrôler le mental
L’alignement préalable des consciences
La création d’un langage socio-sensible cognitif
L’entretien d’une présence constante l’un à l’autre
Le développement de la patience associée au sens pédagogique. Laissez au cheval le temps de comprendre vos demandes. Apprenez à décomposer vos questions pour permettre au cheval d’intégrer et de répondre. Comme pour un enfant, un cheval ne comprendra pas mieux par la violence.
Validez les réponses par un “check”. En langage équestre, il n’existe pas de mauvaise réponse de la part du cheval. Il n’existe que des questions mal posées.
Lorsque notre niveau de conscience s'élève, le cheval nous rencontre dans cet espace de clarté. Ce n'est plus un rapport de domination ou de soumission, mais une danse partagée où chaque être conserve son intégrité tout en s'accordant à l'autre. Dans les faits, le cheval potentialise alors son instinct de grégarité et vous intègre dans son troupeau. Vos actions font de vous soit des prédateurs, soit des référents. C’est votre libre-arbitre. Les chevaux y répondent par résonance. Gare aux bonnes intentions accompagnées d'éléments de langage incohérents ou pire encore, de l’utilisation de matériels coercitifs. Tous les cavaliers aiment passionnément leur cheval. Mais on ne peut pas dire intentionnellement “je t’aime”, assortir la pensée d'éléments de langage hasardeux et dans le même temps utiliser des matériels provoquant de l’inconfort ou de la douleur. C’est tout le paradoxe et la dichotomie du paradigme équestre établi sur le principe de soumission. Dans cet état de conscience élargie, la communication devient alors si subtile qu'elle semble disparaître. La compréhension et l’intégration du principe de résonance fait fusionner cavalier et cheval en une intention unique, traduite par une gestuelle infinitésimale sans effort apparent. Cette communication absolue n'est pas un état permanent, mais un horizon vers lequel tendre en permanence.
Notre formation vous donne les clés pour créer les conditions propices à l’émergence de ces moments de grâce. Préparez-vous à chaque rencontre avec votre cheval à une exploration fascinante où il devient le miroir de votre niveau de conscience et où chaque progrès dans la relation révèle un nouveau potentiel en vous-même.
A toute ma gratitude de pouvoir partager cette aventure avec vous.
Francis Stuck

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