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LA CONSCIENCE DES CAVALIERS EN 2025

Ces derniers jours, un échange avec une enseignante équestre a suscité la réflexion ci-dessous.

J'en déduit qu'en 2025, la conscience équestre se décline en quatre niveaux distincts, reflétant des approches variées de la relation entre le cavalier et sa monture.


1. Le cavalier de concours ou de paradigme

Ce cavalier reconnaît l’inconfort généré par l’utilisation d’équipements coercitifs visant à soumettre le cheval. Il considère cependant que l’équitation, par nature, induit une certaine souffrance chez l’animal. Cette vision s’aligne sur l’idée que, tout comme les humains acceptent l’inconfort et la soumission pour survivre en société, il paraît normal d’exiger du cheval qu’il partage une part de ce paradigme fondé sur la soumission et sur la souffrance. La société de compétition valide cette perspective, offrant aux compétiteurs une part de gloire, atténuant ainsi leur culpabilité individuelle.

Comme le dit Stanley MILGRAM, psychologue américain, la responsabilité individuelle lorsqu'elle est diluée dans un paradigme global, ouvre impunément les voies des grandes dérives sociétales.


2. Le cavalier “éthologue”

Ce groupe se concentre sur la relation avec le cheval, privilégiant le jeu et la relation tout et limitant souvent les exigences techniques. Les cavaliers “éthologues” tirent profit des bienfaits du contact avec les chevaux, sans chercher à atteindre en général des niveaux de performance élevés. Cette approche met l’accent sur le bien-être mutuel et la compréhension interespèces.


3. Les cavaliers de tradition historique

Très peu nombreux, ils perpétuent une équitation établie sur la tradition notamment française, guidés par la quête de légèreté et d'équilibre.

Pour la plupart, ils demeurent invisibles et travaillent tels des électrons libres, des passionnés laborieux qui remettent chaque jour en question le fruit de leur ouvrage.

Ils sont les trop rares gardiens de la tradition. Ils brillent dans le regard des passionnés d'excellence, d'histoire et de tradition.


4. Les cavaliers de pleine conscience et de sciences cognitives

Ces cavaliers du renouveau adoptent une voie médiane, combinant une connaissance approfondie de la conscience équine et des capacités cognitives du cheval. Ils apprennent et maîtrisent le langage “cheval”. Cette approche intègre des principes issus des sciences du langage interespèce et de l'intelligence cognitive, favorisant une communication harmonieuse et respectueuse entre l’homme et l’animal. Certains de ces cavaliers ouvrent le chemin de la Haute-Ecole et accèdent désormais à des performances décuplées grâce à la libération des chevaux d'une part, et par la construction d'un langage intelligent cognitif faisant abstraction de tout inconfort et de toute douleur.

Voilà donc le chemin médian qui unifie la tradition et la science.

"Science sans conscience n'est que ruine de l'âme" dit l'adage.

Perpétuer un geste de manière mécaniste revient à récuser l'évolution du temps. Au même titre que la médecine ne pratique plus la saignée car elle a intégré une vision systémique dont l'épigénétique représente l'un des paroxysmes actuels, l'équitation doit désormais intégrer les apports scientifiques modernes dans ses applications pratiques.

La conscience mécaniste submissive doit céder la place à une conscience systémique globale.

Rappelons que l'inconfort ne provient pas du poids du cavalier, mais de sa manière de communiquer avec le cheval par l'usage d'aides coercitives et contraignantes.

Historiquement, les chevaux ont accompagné l’évolution de la société humaine de manière supplétive. À titre d’exemple, leurs cousins, les zèbres, n’ont jamais accepté la domestication. Cette différence souligne la spécificité de la relation homme-cheval et les potentialités qu’elle recèle.

Le contact avec le cheval, sa compréhension et une pratique consciente de l’équitation ouvrent des voies de développement bénéfiques tant pour les cavaliers que pour les chevaux eux-mêmes. Les chevaux apprécient le travail et l’apprentissage. En ouvrant la voie du langage cognitif, on découvre des aspects insoupçonnés de la psychologie équine. Développer la “langue cheval” enrichit leur intelligence cognitive tout en nourrissant notre intelligence émotionnelle. Cette démarche incarne une compréhension raisonnée du principe alchimique, où l’interaction entre l’homme et l’animal conduit à une transformation mutuelle et enrichissante.

Voilà donc le chemin pour lequel je me bat depuis de nombreuses années. Les chevaux nous révèlent la vérité à condition que les cavaliers les laissent s'exprimer.

Car aucune intelligence ne peut se libérer tant qu'elle se trouve bridée par des moyens matériels de soumission.

En ce sens, voilà le préalable à l'évolution de la conscience équestre des cavaliers.

Apprenez à parler "cheval", à les comprendre, à découvrir les bienfaits d'une résonance émotionnelle contrôlée et la richesse d'un langage binaire cognitif qui s'enrichit jour après jour.

C'est l'objet de mon livre "Les fondements de la relation homme-cheval". 400 pages de réflexions et de partages d'expériences systémiques et globales pour comprendre le cheval et sa conscience.


Avançons pour l'amour des chevaux et par passion pour l'équitation.


Francis Stuck





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