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LE SECRET DE LA COMMUNICATION CONSCIENTE AVEC VOTRE CHEVAL

Une élève m’interrogea récemment : « Où se porte votre pensée lorsque vous êtes en communication consciente avec un cheval ? »

La question, en apparence simple, est en réalité vertigineuse. Car elle ne concerne pas un lieu de l’esprit, mais un état de l’être.

Je venais de la rappeler à l’instant présent. Nous étions dans la carrière, en plein exercice de déplacement à pied. Elle marchait à côté de son cheval, les gestes justes, mais l’âme ailleurs. Son regard fuyait, happé par un chat qui jouait à l'extérieur de la carrière. Et le cheval, subtil miroir, portait lui aussi son attention hors du lien. Il regardait sans voir, surveillant les extérieurs, les sens à l'affut.

C’est là que réside la faille, mais également la clef.

Dans la posture de communication consciente, il ne s’agit pas de voir le cheval, mais de devenir cheval.

Il ne suffit pas d’observer ses oreilles, ses pieds ou sa nuque. Cela, c’est le regard du technicien.

Il faut entrer dans sa bulle d’existence, s’unir à son champ de perception, fusionner nos fréquences cérébrales et cardiaques, jusqu’à former une seule entité de conscience à conscience et de coeur à coeur.

Alors, la pensée ne se porte plus sur un élément du corps du cheval car elle fusionne avec lui pour devenir résonance.

Nous nous extrayons du moi-volonté pour habiter le nous-sensibilité. Ainsi se construit le langage sociosensible.

Nous ne regardons plus le cheval, nous l’habitons et nous donnons naissance au Centaure.

Loin d'être une chimère mythologique, il s'agit d'une réalité vibratoire qui unifie deux consciences animées par une écoute mutuelle.

Cet égrégore fragile devient alors un nouvel archétype relationnel, où le cheval reconnait l’humain comme référent, non par domination, mais par résonance cohérente.

Ce lien préalable permet alors de tisser un langage non verbal binaire intelligent et cognitif : oui/non, marche/arrêt, etc ...

Ce langage ne requiert ni outil, ni domination, mais présence, vigilance, justesse et contrôle émotionnel.

A partir de ce moment seulement, la technique s’efface au profit de la conscience et du coeur. L'acte équestre devient alors un art de l’instant, de l’écoute et de la transformation intérieure.

Le cheval, loin d’être simple exécutant, devient ainsi le maître-guide qui permet au cavalier de cesser d'être un marionnettiste, acteur d'un paradigme submissif.

Par un simple changement d'état de conscience, mon élève fusionna alors instantanément avec son cheval dans une écoute mutuelle. Elle comprit ainsi que du cheval et du cavalier, celui qui enseigne n'est pas celui que l'on croit.

Essayez avec votre cheval ... non pas d'exiger, mais de valoriser l'intention plus que le geste. Votre cheval vous dira ...

Comprenne qui pourra.


Francis Stuck


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